Extraits Sons / image décentrés

Dans l’exercice 2, il s’agit de filmer une séquence où son et image sont décentrés l’un par rapport à l’autre.

Nous avons  vus plusieurs extraits en  classe, puis nous avons fait deux groupes pour réfléchir à deux idées de situation pour l’exercice 2 le mercredi après-midi avant les vacances de Noël.

Avant de réfléchir à ce qu’on pourrait filmer, nous avons vu plusieurs manières de penser le son et l’image de façon décentrée :

Le son ne correspond plus à la réalité de la scène mais à la subjectivité d’un personnage :

Dans un extrait dialogué du film  Les Olympiades de Jacques Audiard, la fille pense un dialogue qu’on entend, mais qui n’est pas dans l’image, car ses lèvres ne bougent pas au moment où elle le dit. C’est assez troublant.

Dans le film Compétition officielle avec Penelope Cruz, une réalisatrice essaie de se concentrer. L’extrait visionné commence par une scène de ramassage de feuilles dans une cour où on entend les souffleurs de feuilles actionnés par les jardiniers. Cependant, on entend ce son de façon entrecoupé. On ne comprend qu’ au plan suivant que le son entendu est celui qui arrive dans les oreilles du personnage principal en avant plan qui se bouche une oreille, puis l’autre….Nous découvrons en arrière-plan la situation que nous avons vu au départ.

Le décentrement par le son permet de fantasmer une scène, une rencontre ou de créer un moment suspendu dans la narration du film.

Ce fut le cas dans Certains l’aiment chaud, lorsque Marylin Monroe ( Sugar) arrive sur le quai de gare.

On a vu aussi un extrait d’American Beauty de Sam Mendes. Le père de famille se rend au spectacle de sa fille et se met à fantasmer sur une copine de sa fille; la réalité est suspendue.

Dans Vertigo d’Hitchcock, la scène commence dans un le restaurant avec les sons d’ambiance, puis la musique envahit tout au moment où la caméra vient « attraper » Madeleine assise de dos à une table et qui va ensuite se lever et traverser la salle devant le regard du personnage. La musique est complètement déconnectée de la réalité pendant un moment pour nous faire vivre cette rencontre qui virera à l’obsession.

Jouer avec le son, les bruits  qui prennent une ampleur disproportionnée :

Dans Pas de Printemps pour Marnie,

Hitchcock fabrique délibérément une scène étonnamment silencieuse lorsque une femme reste le soir à son bureau alors que tout le monde est parti pour accéder au coffre fort. Elle dérobe l’argent, et la scène très silencieuse dans ces locaux vides ne fonctionne qu’avec les sons d’ambiance. Pour être la plus discrète possible, alors qu’elle a des talons, elle glisse une de ses chaussures dans sa poche mais, après un long moment, celle-ci tombe à terre. Le son paraît alors complètement disproportionné par rapport à ce qui est vu. Ce n’est qu’une chaussure qui est tombée, mais ce son prend une importance capitale pour la scène entière. Cela crée un véritable effet de relâchement après ce moment en suspens. Au final, la femme de ménage qui était là, étant sourde, n’a rien entendu.

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