Ce documentaire retrace en animation l’histoire vraie d’Amin, un réfugié afghan qui a fui son pays à la fin des années 1980 pour aller en Russie avant de rejoindre le Danemark. Le jeune homme confie un secret qu’il cachait depuis vingt ans. Le réalisateur connaît Amin depuis l’âge de 15 ans, alors qu’Amin était dans un foyer d’accueil pour mineur. A l’âge de 17 ans, Amin lui a fait comprendre qu’il était homosexuel, mais ce n’est que vers l’âge de 24 ans, alors qu’ils sont encore amis qu’Amine révèle à Jonas Poher Rasmussen sa véritable histoire depuis son départ d’Afghanistan. Jonas apprend qu’Amin a encore une famille. Il décide alors de raconter cette histoire dans un film documentaire.
Le recours à l’animation permet de n’entendre que voix d’Amin sans jamais voir son vrai visage. Ainsi, il peut témoigner, il peut partager sans jamais s’exposer. C’est un choix intéressant pour un documentaire où il s’agissait de recueillir sa parole tout en respectant son anonymat et la difficulté pour Amin de parler de son parcours. La manière de recueillir sa parole en faisant resurgir par touches des souvenirs d’enfance est assez efficace. Le réalisateur a ensuite réintroduit de la chronologie.
Il y a un double objectif dans le film: celui de montrer le parcours d’un migrant, mais aussi la construction de son identité ( d’autant plus qu’il est homosexuel et que son pays d’origine l’aurait rejeté pour cela). Dans son pays d’accueil, il rencontre l’amour de sa vie, et sa famille accepte son homosexualité.
La séquence d’ouverture avec son premier souvenir d’enfance en Afghanistan a beaucoup marqué. Elle était pleine d’énergie et d’enthousiasme, comme si la suite de son histoire allait freiner cette soif de vie. La musique qu’on entend tout d’abord « in » dans son baladeur prend de plus en plus d’ampleur et envahit tout l’espace. Elle sera stoppée de manière abrupte au moment où il pénètre dans sa maison. Le réalisateur a fait appel à l’animation sur les souvenirs qu’il n’aurait pas pu recréer avec des images réelles. D’une manière générale, reconstituer des faits réels en animation est une bonne idée pour faire ressentir des évènements, les faire revivre en dehors du simple témoignage. L’introduction d’images d’archives réelles se mêlant aux plans dessinés était assez efficaces, et rappelait de temps en temps au spectateur le contexte bien réel des scènes visionnées.
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